20 Apr
20Apr

«Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.» (Jn 20, 1-9).

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit: «On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé». Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

 Illustration: «La Résurrection du Christ», par Raphaël (1483-1520), réalisé entre 1501-1502, peint en tempera et or sur toile. Conservée au Musée d’Art de Sao Paulo au Brésil. 

Au pied de cette œuvre magistrale de Raphaël, peintre de la renaissance italienne, on observe des soldats armés surpris par l’événement de la résurrection. Près d’eux on retrouve un serpent qui se meut, symbole du mal et de la mort qui ont été vaincus. Le sarcophage à panneaux de marbres colorés occupe un espace immense dans la composition est ouvert et son couvercle a été déplacé. C’est le fait que le tombeau soit vide qui importe ici. 

La place du tombeau vide est équilibrée par le Christ qui le surmonte. Le Christ flotte dans les airs, porté par un léger nuage doré aligné dans le rond du soleil levant, symbole de résurrection. Celui-est vêtu d’une toge rouge à filets dorés et tient une bannière blanche à fine croix rouge, l'étendard de la Résurrection. Ce vêtement royal remplace dorénavant le linceul blanc qui recouvrait Jésus lors de son ensevelissement selon les récits évangéliques. 

Deux anges, dans une même posture symétrique avec chacun un bras levé, accompagnent le Christ de part et d'autre, déroulant leurs phylactères: celui de gauche porte une tunique violacée, celui de droite une tunique verdâtre. À l’arrière-plan gauche, un groupe de femmes marchent sur le chemin qui conduit au tombeau. Ce sont les trois Marie auréolées, inconscientes de l'événement, visible devant le paysage collinaire. Le chemin aux couleurs de terre conduit au tombeau. Ce serpentin trouve son écho vers la droite, grâce au fleuve à la perspective bleutée qui s'éclaircit vers le soleil levant. Chemin de mort et chemin de vie qui s’opposent en ce monde? Quoi qu’il en soit, l’effet provoque un fort décalage entre les couleurs sombres qui entourent le lieu de l’ensevelissement de Jésus et la lumière qui jaillit du levant avec le Christ ressuscité et le fleuve qui en jaillit. 

La composition dérive des modèles similaires créés par le maître de Raphaël, le Pérugin. Malgré cela, Raphaël se distingue du maître en situant la scène dans un paysage plus varié et animé, en proposant une plus grande richesse et élaboration du tombeau, avec des vêtements plus raffinés, des gestes plus vifs, plus de force dans les couleurs, donnant ainsi plus d’éclat et de vie aux images. Les anges de Raphaël profitent également d’un plus grand raffinement, probablement à grâce des séjours d’études antérieurs à Florence. 

La force de cette œuvre réside dans la luminosité et l’éclat qui mettent en valeur le thème de la Résurrection du Christ, source de vie et de lumière. 

En ce matin de Pâques, quelle belle œuvre à admirer, au soleil levant, lorsque la puissance de la Résurrection étend sa force et sa lumière sur notre monde qui a besoin de guérison, de paix et de réconciliation!

 Joyeuses Pâques, au cœur du jubilé de l’espérance!

Claude Pigeon, prêtre

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